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Sortie sur le terrain dans le Conflent

 

Le psammodrome algire est un petit lézard que je trouve tout particulièrement magnifique avec ses drôles d'écailles carénées et acérées. Ce n'est pas un habitant de la haute Cerdagne et ce n'est donc qu'en photographie que j'ai pu jusqu'à présent l'admirer. Cela faisait déjà longtemps que je voulais tenter une petite expédition dans la plaine afin de faire sa rencontre. Le problème, c'est que je connais assez mal son biotope et rencontrer ce lézard me semblait des plus hasardeux.

J'ai donc commencé à parler de mon projet de photographier cet animal autour de moi. Un jour, je suis contacté téléphoniquement par le Docteur Maurice SABATIER professeur au Lycée Jean Lurçat de Perpignan qui veut bien me servir de guide sur le terrain.

C'est finalement le 18 juin 2009 à son appel que je descends de ma fraîche montagne vers la chaude garrigue de la région de Marcevol en Conflent (66).

Biotope de l'algire. Chenille géante. Puits.
Biotope du psammodrome algire

Chenille du Sphinx de l'Euphorbe

(Hyles  euphorbiae)

Puits couvert

Pour Maurice, la rencontre avec ce lézard ne fait aucun doute. Il connaît parfaitement le terrain et son biotope. Mais avant de rencontrer le Psammodrome algire, celui-ci me promet une sacré surprise et m'annonce qu'il va me montrer des larves de triton marbré. Je n'arrive pas à croire cette nouvelle. N'oublions pas que nous sommes en pleine garrigue et que même les végétaux tordus et piquants ont du mal à pousser sous l'écrasant soleil méridional. Il me parait tout logiquement impensable qu'un amphibien que je n'ai d'ailleurs encore jamais observé puisse survivre dans un milieu aussi hostile à son mode de vie.

Larve de triton marbré. Dr Sabatier en pleine action. Tarente de Maurétanie.
Larve de triton marbré en pleine eau Dr Sabatier en action

Tarente de Maurétanie

(Tarentola mauritanica)

Miracle, en pleine garrigue je découvre un véritable trésor, une minuscule mare secrète peuplée de dizaines de magnifiques larves de triton marbré, de têtards, d'insectes et de libellules. Je n'en reviens pas. Cet instant est magique et j'ai du mal à quitter ce lieu. Mais il le faut bien car la journée ne fait que débuter et il y a encore tant de choses à voir. A quelque pas de la mare, Maurice détecte d'un coup d'œil une tarente de Maurétanie à près de quarante mètres de distance qui régule sa température entre ombre et soleil. Cet homme possède un radar, ce n'est pas possible. Plus loin, c'est un Psammodrome hispanique qu'il débusque et fait courir devant ses pieds.

Pour moi, la journée est déjà une réussite totale et je suis enchanté. J'ai observé en très peu de temps des animaux dont je n'avais jamais eu l'occasion de croiser le chemin.

Grenouille "jaune". Psammodrome hispanique. Scolopendre monstrueux.
Probablement une grenouille de Graf Psammodrome hispanique Scolopendra cingulata

Entre temps, j'ai encore eu l'occasion de voir des chenilles grosses comme un doigt sur des euphorbes, un lézard ocellé énorme, divers oiseaux dans les arbres et le ciel, de nombreuses plantes typiques à la garrigue et surtout une scolopendre méditerranéenne ultra rapide et monstrueuse de près de quinze centimètres de long. D'accord, je n'ai toujours pas vu le lézard pour lequel j'ai fait le déplacement. Mais il faut tout de même avouer qu'il y a déjà de quoi largement combler un montagnard curieux. Il est déjà une heure de l'après-midi et il faut trouver un coin à l'ombre pour manger. Il fait tout de même 32° centigrade à présent. Maurice jouant avec le suspense des découvertes qui vont crescendo me rassure et me certifie qu'après le déjeuner je vais probablement voir le Psammodrome algire.

Gros plan des écailles d'un psammodrome algire Psammodrome algire
Écailles carénées du corps Psammodrome algire Psammodromus algirus

Et c'est effectivement le cas, sous un pin maritime, un magnifique mâle m'attend et se laisse complaisamment photographier par mes soins. Je ne suis pas le roi de la prise de vue mais ce gentil lézard m'a laissé tout mon temps afin que je puisse faire la mise au point et mes divers réglages. Je suis à présent presque certain qu'il m'attendait sous ce pin depuis bien longtemps.

Ma prochaine sortie se fera encore avec le Dr Maurice Sabatier que je remercie pour cette superbe journée riche en émotion. A ses côtés, je vais tenter de voir cette fois une couleuvre de Montpellier, serpent que je n'ai jamais pu observer autrement qu'écrasé. Peut-être que j'aurai, comme l'a fait Maurice, la chance extrême de photographier ce serpent en train d'ingurgiter un lapereau entier.

Marcevol Couleuvre de Montpellier

Psammodrome algire

(Psammodromus algirus)

Le village de Marcevol

Couleuvre de Montpellier

qui mange un lapereau !