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Ce
matin, on est le 26 février et il fait -2°c quand je prends ma voiture pour
descendre rejoindre Maurice qui m'annonce que dans la plaine, les pélodytes
ponctués sont en pleine reproduction. Du haut de mes montagnes enneigées, il
m'est impossible d'imaginer un tel spectacle. Pourtant, sur le lieu de notre rendez-vous, il fait déjà 14°c. Tout est donc possible...
Maurice Sabatier a aussi invité Alain Bertrand (http://abela.ariegenature.fr/) et Daniel Guérineau à se joindre à nous. Ceux-ci sont ici présents pour tout autre chose. Ils désirent prospecter le lieu afin d'observer des cloportes particuliers (je crois Porcellio duboscqui) qui vivent avec des fourmis et un escargot endémique à la région. De toute façon, il est toujours intéressant de fréquenter des gens aussi cultivés et passionnés même si tous leurs discours et réflexions m'échappent quelque peu. Maurice est heureux comme un poisson dans l'eau et moi, ce que je désire, c'est voir des pélodytes ponctués, animal discret qui m'est encore inconnu. Finalement, tout le monde est content et notre petite équipe est fort sympathique.
Très rapidement, mon vœu est exaucé et il m'est possible d'observer plusieurs de ces magnifiques petits amphibiens sveltes et élancés qui ressemblent, à mon avis, plus à des grenouilles qu'à des crapauds. Leur peau verruqueuse est tachetée de vert d’où le nom qu’on lui donne parfois de crapaud persillé. Les verrues sont disposées longitudinalement sur le dos. Je n’ai pas pu vérifier l’odeur d’ail de leurs sécrétions cutanées même si j’en ai délicatement manipulé un spécimen. Par contre, j’ai eu la joie de pouvoir entendre chanter les mâles sous l’eau. Le chant de ce crapaud agile est très discret, caractéristique et inoubliable.
A présent, la matinée est bien avancée et nous allons retourner des pierres de la garrigue afin de photographier et recenser des bestioles de toute sorte. Je pensais à tort que l'exercice serait moins passionnant que celui de l'observation des pélodytes. Pas du tout car j'ai retrouvé ma scolopendre méditerranéenne géante préférée et dès le début des recherches, je tombe sur un énorme ver de terre monstrueux et bien gras qui n'a étonné que moi-même. Maurice connait très bien cet animal et cela ne le choque absolument pas de trouver une chose pareille dans un milieu aussi sec et hostile. Dans la garrigue, l'eau est rare mais les lombrics sont énormes et sous chaque pierre il y a des escargots dont certains ont même des poils sur leur coquille (Xerotricha conspurcata). J'ai aussi appris que le gloméris, que je prenais pour une sorte de cloporte, est un myriapode et que les cloportes sont des crustacés comme les crevettes, ils ont d’ailleurs des branchies pour respirer.
L’heure du repas de midi est à présent largement dépassée. Heureusement que Maurice en homme prévoyant de terrain qui sait accueillir ses hôtes a tout repéré à l’avance et prévu une sympathique grillade diététique à base de pâté maison de sanglier, de roustes de porc, de saucisses catalanes... Le tout accompagné d'un excellent vin Château Montner Premium à la magnifique robe grenat. On s'est régalés et avons été incapables de tout engloutir.
Après
ce copieux déjeuner, je décide de laisser mes compagnons et de rejoindre les
montagnes les yeux pleins de tout ce que je viens de voir et une poche de ma
veste remplie de très beaux fossiles dont Maurice connaît le nom de chacun en
latin. Eux, sont partis pour l'après-midi dans une autre direction à la recherche d'un escargot endémique... |