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Ce matin 12 juin 2010, nous sommes invités par Brigitte et Maurice à prospecter les environs de Ille sur Têt. Cela tombe vraiment bien car mon fils est là et c'est un passionné d'invertébrés mordeurs et répugnants du type araignées, scolopendres, punaises, carabes et scorpions. Ce matin, il ne fait que 4° C à font Romeu, mais sur le trajet le thermomètre de la voiture indique à Olette 17°C et à Ille sur Têt 23°C. Mon fils va sûrement voir quelques insectes et moi, je vais peut être pouvoir photographier un lézard ocellé car le temps semble clément.
Nous sommes les premiers sur le lieu du rendez-vous. A peine la voiture garée, nous descendons du véhicule et faisons quelques pas vers un muret de pierres sèches afin d'attendre Brigitte et Maurice. Sur une pierre, une tarente de Maurétanie prend le soleil et se laisse complaisamment photographier. Quelques mètres plus loin, plusieurs tarentes sont visibles. Nous les observons à la jumelle pour ne pas les déranger. Tout à coup, je distingue un beau lézard avec des ocelles dans les ronces. Il se laisse approcher et j'arrive à le photographier. La journée commence très bien !
Quelques instants plus tard, Brigitte et Maurice nous rejoignent. Nous nous séparons afin de couvrir plus de terrain car mon fils désire aussi voir des serpents. Malheureusement, aucun de ces reptiles ne sera visible de la journée. Par contre, Maurice arrive à photographier un gros psammodrome algire. Si les serpents sont invisibles, les tarentes sont présentes de toutes parts. Il n'est pas rare de voir jusqu'à trois de ces lézards sur à peine deux mètres linéaires de mur.
La chaleur commence à être de plus en plus forte et les brousailles de plus en plus piquantes. Maurice nous conseille d'aller sur les bords de la Têt chercher un peu plus de fraîcheur et d'humidité pour voir des grenouilles. C'est à ce moment que je trouve une scolopendre méditerranéenne géante (Scolopendra cingulata) sous une pierre. Mon fils est ravi car c'est la première fois qu'il voit cet animal en vrai et il est fortement impressionné par sa rapidité. La morsure de cette scolopendre qui est un prédateur nocturne est particulièrement douloureuse.
Au bord de la rivière Maurice attrape un discoglosse peind et de nombreux têtard se cachent avec rapidité sous les pierres. Plus loin c'est un concert de grenouilles qui nous accueille mais il nous est impossible de les voir. La Têt est en crue, difficile d'accès et les batraciens inaccessibles en profitent pour se moquer de nous.
A présent, il est plus de 13 heures et il est temps d'aller manger à l'ombre. Sur le chemin du lieu de pique-nique, je photographie un algire que Maurice débusque. En soulevent une pierre, je découvre à ma grande surprise un énorme scorpion jaune du Languedoc (Buthus occitanus). Je suis tout excité par cette rencontre car c'est une première pour moi. Mon fils est pour sa part aux anges car c'est son arthropode préféré. Ce qui lui plait dans ce scorpion, c'est qu'il est le représentant local de la famille la plus dangereuse, celle des Buthidae. Je pense que cet arachnide est plutôt rare et pourtant, sur quelques mètres carrés, nous allons en découvrir plusieurs. Quelle chance !
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