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En
2009, j’avais lancé sans trop d’espoir le défi à Maurice Sabatier de me
faire voir un de ces lézards pyrénéens extrêmement rares. A l’époque, je
ne savais pas encore que rien ne résiste à un « Mau » décidé
qui, tel le pitbull opiniâtre, ne lâche jamais sa prise. Aujourd’hui, on est le vendredi soir du 25/06/2010, Brigitte et Maurice viennent passer le week-end chez moi. Grâce aux relations de Maurice dans le milieu des scientifiques, je vais être guidé vers une station qu’occupe le lézard des Pyrénées d’Aurelio (Iberolacerta aurelioi) et vais peut-être voir mon vœu s’exaucer. Cela fait déjà un bon moment que je craque pour ce petit animal à l’allure de mini crocodile avec ses arcades sourcilières saillantes et son museau effilé et je pensais ne jamais le voir autrement qu’en photographie dans les livres.
Samedi,
je vais peut-être pouvoir observer ce très rare et mythique reptile inféodé
à la haute montagne inscrit sur la liste rouge des espèces menacées en
France. Son aire de répartition est minuscule et ce lézard est endémique aux
Pyrénées. C'est-à-dire, on ne le trouve nulle part ailleurs dans le monde. Sa
valeur patrimoniale est donc énorme. Ce matin, on se lève tôt car deux heures de route nous attendent et nous avons rendez-vous à huit heures du matin avec Alain Bertrand dans le village de Vicdessos en Ariège. Ce lieu n’est pas la fin de notre périple car nous devons à présent rejoindre l’Etang de Soulcem.
La route est très sinueuse et l’on prend rapidement de l’altitude. Plus tard, c’est avec joie que j’assiste à l’arrêt du véhicule de Maurice au pied des orris du Carla à 1650 mètres d’altitude. Cette large vallée d’estive est magnifique mais je n’ai pas trop le temps d’admirer le paysage. Ce lézard matinal des Pyrénées craint la chaleur et il ne faut pas s’attarder près des voitures. Tout se joue avant l’après-midi et il faut marcher jusqu’à plus de 2000 mètres d’altitude. Vue d’en bas la pente semble vraiment très raide et c’est encore pire quand on la pratique. Je marche tout de même rapidement car je suis impatient et j’ai parfois l’impression de voler tant les voitures diminuent rapidement de taille dans le fond de la vallée bordée de parois vertigineuses.
Enfin, nous sommes arrivés sur un lieu qui semble être un biotope propice et ma fatigue s’évanouit. C’est un immense éboulis, ce qui plait à ce lézard amateur de rochers. On ne trouve ce reptile que sur la pierre, le gravier et le sable. Il n’aime pas l’herbe.
Quelle chance, à peine ai-je fait quelques pas dans l’éboulis que je tombe nez à nez avec un de ces petits lézards vifs et rapides. Il est en train de chasser et saute de rocher en rocher. C’est incroyable ce qu’il est adroit. Mon cœur bat la chamade car c’est bien lui, il n’y a pas de doute puisqu’il y a contact entre l’écaille rostrale de son museau et l’écaille inter-nasale. De plus, comble de bonheur, je ne semble pas le déranger et il se laisse facilement observer et photographier. Ce reptile curieux n’est vraiment pas craintif. Malheureusement, il semble être le seul occupant de cet amas rocheux.
Heureusement que Maurice trouve un peu plus loin un autre lieu qui est habité par plusieurs lézards des Pyrénées d’Aurelio qui cohabitent avec des lézards vivipares. C’est le paradis et je suis heureux. Ce petit lézard pyrénéen est encore plus beau en réalité que dans les livres.
La face dorsale est brune tachetée ou mouchetée et le bandeau latéral est foncé. Cette ornementation est très marquée et contrastée et est rehaussée par une ligne dorso-latérale claire doré argenté. Sa face ventrale ainsi que le dessous de sa queue sont d’un jaune vif absolument magnifique.
Hélas, il faut à présent s’arracher à ce spectacle réjouissant de lézards bondissants qui semblent heureux malgré un environnement rude et hostile et quitter ce paysage grandiose et magnifique. L’orage menace et il faut aussi penser à déjeuner. Pour moi, la descente est moins excitante que la montée et j’ai les genoux en compote. Mais c’est fou ce que je suis content de cette rencontre.
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