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Aujourd’hui,
on est le 13/07/2010 et j’ai décidé de monter au sommet du Puigmal d’Err afin
de voir s’il y a des lézards des murailles au-dessus de 2400 m d’altitude. Dès le départ de ma randonnée, j’observe trois Podarcis muralis au bord de la route dans une sorte d’enrochement mais je ne suis qu’à 1970 m. Cela n’a donc rien d’exceptionnel.
Plus loin, ce sont trois isards dérangés par le randonneur qui me précède qui traversent le chemin. Je suis à la hauteur de la station de traitement de l’eau (2077 m). Un peu au-dessus, dans les genêts, je vois un lézard agile qui se sauve. C’est une belle femelle. Quelques pas plus tard, c’est un juvénile Lacerta agilis qui traverse le chemin. A la hauteur du captage d’eau non loin de la structure en béton, c’est un beau mâle avec un peu de vert qui fuit (2250 m). Plus haut, malgré mes recherches je ne vais plus voir un seul lézard agile.
A présent, le chemin commence à monter de manière abrupte et l’environnement est de plus en plus minéral. Cette partie du chemin est à l’ombre ce qui n’est guère favorable aux reptiles. Je ne vais d’ailleurs rencontrer jusqu’au sommet du Petit Puigmal de Sègre que quelques marmottes peu farouches, un rouge-queue noir et un traquet motteux.
Arrivé
au col, je remarque qu’il subsiste un peu de neige et je vois une harde
d’isards de plus de vingt individus. Il y a aussi un groupe de six vautours
fauves qui plane calmement au-dessus de la vallée côté espagnol. Maintenant que je suis arrivé, je vais explorer les pierriers au soleil entre le Puigmal de Llo (2767 m), le Puigmal d’Err (2910 m) et la Tossa del Pas dels Lladres (2662 m).
Je suis étonné par la vie qui grouille dans ces pierriers inhospitaliers qui se trouvent à plus de 2500 m d’altitude en moyenne. Je découvre beaucoup d’insectes volants (mouches, bourdons, papillons…) et surtout un très grand nombre d’araignées. Elles sont partout et chassent de manière très active. Ce sont des araignées rapides de 30 à 40 mm et grises comme les roches de leur milieu. Elles se déplacent collées aux pierres alors que leurs pattes sont longues. Ainsi, ces arachnides ne semblent ne faire qu’un avec la pierre. C’est assez impressionnant.
Les fleurs plus magnifiques les unes que les autres s’accrochent dans toutes les failles et transforment ces lieux en magnifiques petits jardins. C’est très beau et étonnant de voir autant de couleurs et de variétés à une altitude si élevée. Dans ces pierriers, je vais rencontrer diverses gentianes, des pensées, des myosotis, des linaires alpines, des asters d’altitude, des saxifrages, des renoncules, des arabettes… Aucune plante ne dépasse les vingt centimètres de hauteur.
Au sommet du Puigmal d’Err, c’est la foule des grands jours. Je n’insiste pas et m’éloigne rapidement de ce lieu touristique. Sur le chemin du retour, je suis tout de même un peu déçu car je n’ai trouvé à ces altitudes extrêmes aucun lézard et aucune vipère. J’avais pourtant trouvé une vipère aspic à 2700 m d’altitude quelques années plus tôt.
Par
contre, j’ai vu à 2250 m un lézard agile ce qui est mon record
d’observation. Le précédent étant à 2000 m d’altitude. De plus, ce lézard
est en ce lieu dans son aire de distribution la plus méridionale. Si vous avez vu ou photographié des lézards à plus de 2400 m d’altitude dans les Pyrénées Orientales, vous pouvez me contacter. Merci. |