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Rémi connait les abords de son village comme sa poche. Cet après-midi du 19.08.2010, il m'invite à prospecter parce qu'il a déjà repéré plusieurs vipères et quelques couleuvres vertes et jaunes la veille. Les conditions sont favorables car il fait bien chaud et il n'y a pas de vent. Le père de Rémi ainsi que son fils ainé Adrien nous accompagnent. Dès le début de la balade, Rémi découvre une magnifique vipère mélanique. Je n'en reviens pas car depuis vingt ans que je prospecte dans le coin, je n'avais jamais vu un tel serpent.
Ce reptile noir est assez inquiétant et cette impression est accentuée par les yeux bleutés et opaques de cet individu. Les yeux de cette couleur signalent que ce serpent va bientôt muer. Pendant cette période, il n'y voit pas grand chose et est particulièrement agressif car il a peur de tout. Je suppose que c'est cela qui le fait réagir aussi violemment. Chaque fois que nous nous déplaçons devant lui, il attaque vers notre silhouette qu'il devine aux changements de luminosité.
Par la suite, nous allons croiser plusieurs orvets, lézards vivipares, lézards des murailles et crapauds communs. Ce coin de campagne est vraiment très riche en amphibiens et reptiles. Il faut aussi constater que Rémi est particulièrement doué pour débusquer les animaux. Soudain, Rémi se jette dans l'herbe haute et se relève tout aussi vite avec une magnifique couleuvre verte et jaune dans la main qu'il relâche rapidement afin que je puisse la photographier. Ce serpent dérangé dans ses occupations est plutôt agressif et remuant. Heureusement, il finit par se calmer dans un buisson et j'arrive calmement à le prendre en photo.
Le 29.08.2010 accompagné par Maurice, je retourne à la Llagonne sur l'invitation de Rémi. J'avais tellement parlé du don de Rémi pour voir les serpents et lézards que Maurice ne voulait surtout pas rater cela. Grâce à son instinct de naturaliste passionné, Rémi nous donne à voir de nombreux orvets et lézards vivipares à différents stades d'âge.
Nous avons aussi rencontré des lézards des murailles et un gros crapaud commun. Sur un muret dans une zone assez humide et non loin de nombreux lézards vivipares, Rémi découvre une belle vipère qui se sauve rapidement. Impossible de la photographier. Mais le plus incroyable reste à venir. A peine deux ou trois mètres plus loin, Rémi nous dit voir une vipère aspic complètement noire.
Je n'en crois pas mes oreilles et Maurice est tout aussi étonné que moi car la probabilité de retomber sur une vipère mélanique nous semble improbable. Et pourtant, pas de doute, c'est bien un serpent mélanique qui est devant nous. De plus, ce n'est pas l'individu observé dix jours plus tôt. Nous avons vraiment beaucoup de chance... |