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Drôle de programme pour cette prospection du 16/10/2010 en Vallespir avec Alain Bertrand et Maurice Sabatier. Ce matin, on ne va pas photographier des lézards ou des grenouilles. On va s'intéresser à des bestioles bien plus petites et passer une partie de la matinée à quatre pattes le nez dans la terre et sous les feuilles. Alain Bertrand est, entre-autres, un spécialiste de toutes ces petites bêbêtes. Mes deux compères passent leur temps pendant le trajet en voiture à parler en latin avec des mots à rallonges. Je ne comprends rien, mais je sais à présent qu'il existe plein de cloportes différents qui sont des crustacés terrestres et que je vais en voir. Je vous fais grâce de la discussion sur les escargots fossiles ou pas et autres gastéropodes endémiques et extrêmement rares...
Nous voilà arrivés sur le lieu de nos recherches. L'endroit est magnifique et à l'abri du vent. Dans le creux de la vallée, il y a une magnifique petite chapelle romane en granit qui se nomme Sant Pere de Riuferrer. Elle a été restaurée mais parait dater du XIème siècle (Après recherches sur internet, elle semble déjà avoir été mentionnée au IXème siècle comme lieu de culte sous le nom de Sancti Petri in Arulas). L'abside en cul-de-four est ornée sur l'extérieur d'une frise calcaire en dents de scie. Au-dessus du magnifique portail roman, d'étranges modillons sculptés de figures humaines ne supportent aucune corniche.
Ce scorpion Belisarius xambeui est réputé très rare et pourtant nous allons vite en débusquer un sur le bord du chemin au pied d'un mur éboulé. Par la suite, les autres scorpions sont trouvés dans un sous-bois sombre au sol humide et recouvert de feuilles de châtaignier. Ils sont cachés sous des pierres. Le scorpion Belisarius xambeui est solitaire dans sa cache humide et sombre. La couleur est assez variable car certains spécimens sont bruns translucides alors que d'autres sont pratiquement blanchâtres. Ce scorpion sans yeux semble inoffensif et je le laisse courir sur ma main sans appréhension, mais le relâche très rapidement car je l'ai assez dérangé comme cela.
Après le scorpion, je dois me concentrer sur les fameux cloportes Armadillidium serratum et d'autres dont j'ai déjà oublié le nom (Alain Bertrand va aussi découvrir Cylisticus esterelanus). Evidement, dans un premier temps, je fais l'énorme erreur de confondre des myriapodes avec des cloportes. Un Armadillidium n'a rien à voir avec un Glomeris. Très rapidement, je trouve Armadillidium serratum. Je suis vraiment très surpris par la beauté de ce minuscule animal et effectivement ce cloporte se différencie nettement de ses congénères. Sa carapace est ornée de nombreuses petites pointes et quand il s'enroule il ressemble à une petite graine.
Cette bestiole est tout simplement magnifique et il existe encore plus de 160 espèces connues en France. Sont-elles toutes aussi variées et belles ? Je crois qu'un nouveau centre d'intérêt est en train de naître chez moi. Cet animal étrange qui possède 14 pattes respire par des branchies contenues dans de petites poches remplies d'eau. Le cloporte est un détritiphage qui s’alimente de la matière végétale morte en décomposition.
En fin de journée, Maurice décide de m'emmener à sa mare "magique" et secrète en pleine garrigue, car il sait que les tritons marbrés y sont. Effectivement, les animaux sont présents et comble de bonheur, après les fortes pluies de ces derniers jours, la mare est pleine d'une eau cristalline. Il n'y a pas de végétation et les tritons sont bien visibles sur le fond da la mare. Maurice compte une douzaine d'individus dans la petite pièce d'eau.
Les couleurs de leur peau de triton sont éclatantes et certains ont leur crête qui commence à apparaître. La ligne orange vertébrale des femelles contraste violemment avec leur livrée verte. Je me régale à les photographier. Encore une fois, je ne regrette vraiment pas d'être descendu de mes montagnes et c'est la tête pleine d'images merveilleuses que je remonte chez moi... |