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Ce 18 juillet, j'ai rendez-vous avec Maurice Sabatier non loin de Rivesaltes pour voir un lézard de course que je n'ai jamais pu photographier. Olivier Buisson, qui comme moi profite des talents de scientifique de terrain de Maurice, va nous accompagner afin de faire des images du psammodrome hispanique. Reptile que j'ai l'habitude de voir passer comme une flèche et disparaître avant de réaliser quoi que ce soit.
L'endroit de notre rencontre n'est pas des plus bucoliques car il se trouve entre une voie rapide, une grande zone commerciale et le terrain est aride. Voilà qui me change de ma verte montagne. De plus, on est survolé par des avions et des pylônes de toutes sortes poussent comme des champignons. Malgré cela, Maurice nous certifie que nous allons voir ce que nous cherchons.
Effectivement, ce terrain, qui me semblait si ingrat, révèle à qui sait regarder une multitude de bestioles en tous genres. Cela va des lapins qui courent dans tous les sens aux oiseaux les plus variés. Il y a aussi une multitude d'insectes incroyables (sauterelles, coléoptères, le spectaculaire fourmilion Palpares libelluloides...). Cette zone sèche et hostile comporte même des escargots Otala punctata protégés.
Comble du bonheur, les reptiles tant recherchés sont bien là et qui plus est en grand nombre. Ils se montrent complaisants et se laissent gentiment photographier. Comme d'habitude, Maurice avait raison.
Plus la matinée avance et plus la température augmente. A présent, il fait vraiment chaud et Docteur Mau nous propose de voir des cistudes. Ce n'est pas possible ! Encore un animal que je n'ai jamais pu photographier correctement ni même approcher à moins de 50 mètres.
Aussitôt dit, aussitôt fait et nous voilà au bord d'une petite mare entourée de roseaux. Evidemment, comme prévu (on s'habitue vite) les cistudes sont là et prennent le soleil nonchalamment. Il y en a partout ! Elles sont très méfiantes, mais j'arrive tout de même à les photographier et les approcher. Midi approche et notre guide expert nous invite et nous paye une dégustation d'huîtres chez un producteur de sa connaissance non loin de Leucate. Un régal !
Le soir, Maurice nous propose de voir des alytes vers la ville de Prades car il connait un endroit où on les entend chanter en nombre et où il en a déjà vu (un voeu d'Olivier Buisson qui désire voir la sous-espèce Alytes obstetricans almogavarii). Extraordinaire. Sur les lieux, cela chante de tous les côtés. On entend surtout les rainettes au chant puissant, mais si l'on est attentif, on perçoit aussi le chant flûté des crapauds accoucheurs.
Tout à coup, je n'en crois pas mes yeux, je vois passer à côté de moi un magnifique mâle alyte avec ses oeufs accrochés aux pattes arrière. Tranquillement, il va tremper et humidifier son précieux butin. Je n'avais jamais vu ce batracien avec ses oeufs. C'est magnifique. On est tous vraiment très content de ces incroyables rencontres. Encore merci, Maurice.
Le lendemain, c'est sans notre compagnon Olivier qui a dû rentrer chez lui, que nous allons dans le Vallespir. Maurice roule très longtemps sur des routes étroites et sinueuses dans un environnement qui se fait de plus en plus sauvage. Pas de souci, il sait exactement où il va et souhaite me montrer des euproctes des Pyrénées adultes en grand nombre. Encore une première pour moi.
Au bord du ruisseau reculé et sauvage, je retrouve mon cloporte préféré Armadillidium serratum tandis que Maurice photographie de son côté un scorpion anophthalme récalcitrant et endémique de ce secteur des Pyrénées catalanes (françaises et espagnoles), Belisarius xambeui.
Dans la première partie du ruisseau, je ne trouve aucun urodèle. Maurice ne s'affole pas car il a remarqué que truites et euproctes ne font pas bon ménage. Plus haut dans le vallon, l'eau disparait sous la terre ce qui constitue une barrière infranchissable aux truites prédatrices. A peine retrouvons nous le ruisseau en amont que nous pouvons voir de nombreux euproctes de tout âge qui nagent avec insouciance dans des vasques à l'eau limpide.
Le cadre est enchanteur et on se croit dans le jardin d'Eden. Nous n'avons vraiment plus envie de quitter ce lieu idyllique où tout semble comme au premier jour. Finalement, c'est un très violent orage qui va nous chasser vers la voiture et nous donner le courage de retourner vers la civilisation. |